Le monde de la technologie et de l’automobile évolue à grande vitesse. Avec la popularisation des voitures électriques, les bornes de recharge se sont installées dans notre quotidien à une vitesse fulgurante. Pourtant, cette innovation, conçue pour faciliter l’accès à l’énergie propre, a également ouvert la voie à de nouvelles menaces. Parmi celles-ci, une arnaque en particulier, appelée « quishing », mérite une attention particulière. Alors que les QR codes sont devenus presque omniprésents pendant la pandémie, une tendance inquiétante a émergé. Ces codes, qui étaient censés offrir simplicité et rapidité, sont désormais détournés par des cybercriminels pour tromper les utilisateurs. Depuis 2023, le phénomène a pris une ampleur alarmante, touchant des milliers d’automobilistes en Europe. Exemple frappant de cette dérive technologique, cette arnaque souligne la nécessité d’une vigilance accrue dans nos interactions quotidiennes.
Le fonctionnement du quishing : une arnaque ciblée et précise
Pour comprendre le quishing, il est essentiel de se plonger dans le fonctionnement des bornes de recharge électriques. Contrairement aux stations-services traditionnelles où le paiement s’effectue après le plein, les bornes de recharge utilisent des QR codes pour faciliter les transactions. Ces codes permettent aux utilisateurs de se diriger vers les plateformes de paiement des opérateurs. Par exemple, lorsqu’un propriétaire de véhicule électrique, qu’il s’agisse d’une Renault, d’une Tesla ou d’une BMW, se rend à une borne, il scanne le QR code affiché pour initier le paiement. Cependant, c’est cette caractéristique même qui est exploitée par les escrocs.
Les cybercriminels apposent leurs propres QR codes sur ceux des entreprises, usurpant ainsi leur identité. Le principe est simple : lorsqu’un usager scanne le code modifié, il est redirigé vers un site frauduleux, souvent une copie conforme de la plateforme légitime. Cela se produit couramment dans des endroits très fréquentés, comme les centres commerciaux ou les parkings publics. Une fois sur le faux site, l’utilisateur est invité à entrer ses informations bancaires. Les escrocs siphonnent alors ces données, souvent pour acheter des cryptomonnaies ou pour d’autres activités illicites. Ce schéma est d’autant plus terrible qu’il repose sur une confiance mal placée dans la commodité des QR codes.
En 2025, ce phénomène est particulièrement alarmant. Des études montrent que les cas de quishing ont augmenté de 58 % par rapport à l’année précédente. Cette hausse exponentielle n’est pas seulement préoccupante pour les victimes directes, mais elle soulève également des questions sur la sécurité des infrastructures de recharge. Les propriétaires de voitures électriques, qu’ils soient utilisateurs de Volkswagen ou de Nissan, se retrouvent de plus en plus exposés à cette pratique malveillante. Les usagers doivent donc désormais faire preuve de vigilance à chaque fois qu’ils s’apprêtent à recharger leur véhicule.
Les techniques de tromperie utilisées dans le quishing
Les arnaques liées au quishing reposent sur plusieurs techniques de tromperie qui visent à abuser de la confiance des utilisateurs. Il convient d’examiner ces méthodes de plus près pour mieux les comprendre. La première technique réside dans la création de faux QR codes, souvent en utilisant des outils accessibles à tous sur Internet. Ces faux codes sont si bien conçus qu’ils réussissent à tromper même les utilisateurs les plus prudents. Ils ressemblent à s’y méprendre à ceux des entreprises légitimes.
Une autre méthode consiste à utiliser un texte trompeur, qui accompagne le faux QR code. Les escrocs peuvent afficher des messages tels que « Scannez ici pour obtenir une remise sur votre recharge » ou « Accédez à votre historique de paiements ». Ces incitations incitent les utilisateurs à agir rapidement, sans vérifier l’authenticité du code. Des marques bien connues comme Hyundai ou Citroën pourraient donc voir leur crédibilité mise à mal par de tels stratagèmes.
Les cybercriminels ne se limitent pas à des QR codes. Ils peuvent également exploiter des réseaux Wi-Fi publics dans des stations de recharge. Souvent, ces connexions sont peu sécurisées, ce qui permet aux hackers de récupérer facilement des données sensibles. Les utilisateurs se connectent généralement à un Wi-Fi public, pensant que cela facilitera leur tâche. Cependant, dans de nombreux cas, cette action expose leurs informations à des tiers malveillants. C’est pourquoi il est important d’utiliser son propre réseau mobile ou un VPN pour naviguer en toute sécurité.
Les conséquences du quishing sur les propriétaires de véhicules électriques
Les conséquences du quishing ne se limitent pas à des pertes financières individuelles. En effet, cette arnaque touche un secteur en pleine expansion : l’électromobilité. Les escroqueries digitales peuvent avoir des effets d’une grande ampleur, notamment sur la confiance des consommateurs dans les systèmes de recharge. Par exemple, un propriétaire de Peugeot qui se fait piéger peut non seulement perdre de l’argent, mais également hésiter à recharger à nouveau à une borne. Cette méfiance peut nuire au développement global des infrastructures de recharge, un élément essentiel pour encourager l’adoption des véhicules électriques.
Les prochaines années seront cruciales. Alors que l’usage des voitures électriques ne cesse d’augmenter, des efforts devront être entrepris pour éduquer les utilisateurs sur les risques encourus. Des campagnes de sensibilisation devraient être mises en place par les entreprises, en particulier celles qui gèrent des bornes de recharge comme Ionity ou ChargeMap. Il est également impératif que les gouvernements interviennent pour réglementer l’utilisation des QR codes dans les transactions monétaires, afin de protéger les usagers.
Un autre effet secondaire notable est lié à la sécurité des données personnelles. Les fuites massives de données sont de plus en plus fréquentes ; par exemple, en novembre dernier, plus de 100 000 informations sensibles ont été révélées sur le dark web. Ces accès non autorisés mettent en lumière la nécessité d’une vigilance accrue, tant pour les usagers que pour les entreprises. La sécurité des utilisateurs doit devenir une priorité absolue.
Solutions et précautions : se prémunir contre le quishing
Face à cette menace croissante, il existe plusieurs solutions pour se prémunir contre les arnaques au quishing. Les utilisateurs doivent être informés des bonnes pratiques à adopter lors de l’utilisation des bornes de recharge. La première d’entre elles consiste à éviter autant que possible le scan de QR codes. Les entreprises proposant des services de recharge, comme Tesla ou BMW, font souvent autorités en matière de sécurité. Elles proposent généralement des applications sécurisées permettant de réaliser des paiements directement sans passer par un QR code. Lorsque cela est possible, il est conseillé de passer par ces applications.
Si un QR code doit être utilisé, il convient de vérifier l’URL du site sur lequel l’utilisateur est redirigé. Assurez-vous que l’adresse correspond exactement à celle de la société concernée. Il est toujours préférable de taper l’adresse manuellement dans le navigateur plutôt que de se fier aveuglément à un code scanné. Cette simple précaution peut éviter des pertes financières considérables.
Les utilisateurs doivent également prêter attention aux connexions Wi-Fi dans les stations de recharge. Utiliser un réseau mobile personnel plutôt qu’un Wi-Fi public peut réduire considérablement les risques d’interception de données. Pour ceux qui utilisent un Wi-Fi public, il est conseillé d’activer un VPN pour sécuriser leur connexion. Cela permet de chiffrer les données échangées, rendant plus difficile leur interception par des tiers.
Une vigilance collective contre le quishing
En somme, le quishing représente une menace sérieuse dans le paysage numérique actuel, surtout pour les propriétaires de véhicules électriques. La vigilance personnelle et collective face à cette arnaque est primordiale. Chacun a un rôle à jouer dans la lutte contre cette cybercriminalité. Les utilisateurs doivent être formés, informés et responsabilisés. L’éducation à la sécurité numérique doit commencer dès le plus jeune âge pour préparer les générations futures à entrer dans un monde où la technologie est omniprésente.
D’autre part, les entreprises qui exploitent des bornes de recharge doivent également prêter une attention particulière à la sécurisation de leurs infrastructures. Il est vital qu’elles mettent en place des protocoles stricts et transparents pour assurer la protection des données de leurs clients. En agissant de concert, le secteur peut espérer ralentir cette tendance inquiétante et protéger les utilisateurs d’éventuels dommages.
Hors de toute réalité, le quishing pourrait même potentiellement décourager l’innovation dans le domaine des véhicules électriques s’il n’est pas rapidement maîtrisé. Les nouvelles technologies doivent avancer de pair avec une gestion sécurisée et responsable pour éviter que de telles pratiques frauduleuses n’entravent le développement de solutions écologiques.
