Récemment, Xpeng a pris un tournant décisif dans le domaine de la conduite autonome en annonçant durant le salon IAA Mobility 2025 à Munich qu’elle abandonnait la technologie lidar au profit d’une approche basée sur la vision par caméra. À l’instar de Tesla, ce choix soulève de nombreuses interrogations sur la fiabilité et l’efficacité des systèmes d’intelligence artificielle en matière de navigation autonome. Alors que la majorité des entreprises de transport autonome continuent de miser sur les capteurs lidar pour leur précision, le constructeur chinois parie sur des caméras intégrées, intégrant une logique qui pourrait redéfinir les standards de l’industrie automobile. Avec la vision « VLA » (vision, langage, action), Xpeng semble vouloir tirer parti de l’expérience des utilisateurs pour améliorer son modèle d’intelligence artificielle, se lançant dans une course audacieuse contre les chiens de garde comme Waymo et Zoox, qui revendiquent le succès de leur approche traditionnelle. L’avenir de la conduite autonome pourrait bien changer, mais avec quels risques et bénéfices ?
Le virage technologique de Xpeng : abandon du lidar
Xpeng a fait sensation dans l’industrie automobile en annonçant sa décision éclatante d’éliminer la technologie lidar de ses modèles. Ce capteur, qui utilise des lasers pour construire une représentation 3D de l’environnement, était considéré comme essentiel par de nombreux acteurs majeurs du secteur. Cependant, Xpeng se positionne comme un innovateur en remettant en question cette nécessité. Lors d’une déclaration marquante, Candice Yuan, la directrice du centre de conduite autonome de la marque, a argué que « le lidar ne peut pas contribuer au système d’IA » qu’ils développent. Remettre en cause une technologie jugée incontournable par d’autres entreprises est un pari audacieux. Cela nécessite non seulement la confiance en leur approche technologique, mais également une stratégie de communication pour rassurer les clients potentiels sur la sécurité et la fiabilité de leurs voitures.Xpeng vise à démontrer que leur technologie de caméras est non seulement compétitive, mais fonctionnalités.
Les bases de la technologie VLA de Xpeng
Pour comprendre les fondements de cette nouvelle approche, il est essentiel de plonger dans la technologie propre à Xpeng, appelée « VLA », qui signifie « vision, langage, action ». Au cœur de ce système, de courtes séquences vidéo, enregistrées par les caméras des véhicules, sont analysées pour entraîner le modèle d’intelligence artificielle. Contrairement aux systèmes basés sur le lidar qui s’appuient sur des « nuages de points » en 3D, l’approche de Xpeng apprend à partir de la réalité telle qu’elle est observée, ce qui permet à leur véhicule de s’adapter et d’évoluer rapidement en fonction des expériences vécues par les conducteurs. Cela crée un cycle de feedback constant qui enrichit le processus d’apprentissage et répond à l’univers complexe et en constante évolution de la circulation routière moderne.
Ce contraste avec les méthodes des autres entreprises, comme Waymo et Zoox, revêt une grande importance dans un secteur où la sécurité est primordiale. Ces dernières, qui continuent de s’appuyer intensément sur les lidar, prétendent que cette technologie offre une perception de l’environnement bien supérieure, notamment dans des conditions défavorables telles que le brouillard ou la nuit. Xpeng, de son côté, affirme que sa stratégie au long terme repose sur un meilleur rapport coût-efficacité et une intégration plus simple sur l’ensemble de la flotte. Moins coûteux à concevoir et à maintenir, les systèmes basés sur caméra peuvent potentiellement être déployés plus rapidement, ce qui donne à Xpeng un avantage concurrentiel significatif dans un marché où l’électrification des véhicules est en rapide expansion.
L’intelligence artificielle au cœur de la stratégie de Xpeng
Dans sa quête pour une conduite autonome avancée, Xpeng met un accent particulier sur l’intelligence artificielle. Développer des fonctionnalités de conduite autonome implique un raffinage complexe des algorithmes qui traitent des informations en temps réel. En se concentrant sur l’IA, Xpeng cherche à tirer parti des données massives générées par les véhicules pour offrir une expérience de conduite plus sûre et plus fluide. La création de leur puce Turing AI est un exemple de cette intégration entre matériel et logiciel, visant à optimiser la performance et la réactivité de leurs systèmes.
Avec cette innovation, Xpeng espère atteindre le niveau 4 de conduite autonome d’ici 2026, moment auquel ils prévoient de lancer leurs premiers robotaxis. Ce niveau de technologie signifie que le véhicule peut fonctionner sans intervention humaine dans des conditions spécifiques, marquant une étape paradigmatique dans l’évolution des transports. L’entreprise est résolue à prouver que son approche basée sur la « vue » est suffisamment robuste pour naviguer dans le climat dynamique des routes chinoises, qui sont parmi les plus compétitives et potentiellement chaotiques au monde.
Les retours d’expérience des utilisateurs, clefs du succès
Ce qui distingue également Xpeng de ses concurrents, c’est sa volonté d’incorporer les retours d’expérience des utilisateurs dans l’amélioration continue de son système. Chaque interaction avec la route est un mélange d’apprentissage qui permet à l’intelligence artificielle d’optimiser ses algorithmes, devenant ainsi plus réactive aux défis réels rencontrés par les conducteurs. Cela pousse l’innovation à un rythme qui pourrait sembler vertigineux, mais qui est essentiel dans un environnement où l’innovation technologique est la norme. En écoutant les retours de ceux qui utilisent réellement ces véhicules, Xpeng peut non seulement améliorer ses performances, mais également bâtir une communauté de confiance autour de ses produits.
La méthodologie d’apprentissage de Xpeng jette une lumière nouvelle sur la manière dont les entreprises automobiles peuvent évoluer. Une approche axée sur l’utilisateur peut sembler plus délicate à mettre en œuvre au départ, mais les résultats pourraient transformer le paysage de la conduite autonome. Il est essentiel de se rappeler que même si la technologie est fascinante, ce qui compte vraiment, c’est la manière dont elle répond aux besoins et aux préoccupations des conducteurs.
Comparaison avec les géants de l’industrie automobile
Le marché des voitures électriques et des systèmes de conduite autonome est dominé par plusieurs géants comme Tesla, Nio, BYD, Lucid Motors, Polestar, Rivian, et bien d’autres. Ces entreprises ont chacune leurs spécificités et leur propre vision de l’avenir de l’automobile. Tesla, souvent vue comme le pionnier de l’électrification et de l’automatisation, a soutenu une stratégie basée sur la combinaison de plusieurs technologies pour aboutir à son système de conduite autonome.
En choisissant de laisser de côté le lidar, Xpeng a non seulement adopté une approche différente, mais elle a aussi ouvert la porte à une éventuelle redéfinition des critères de succès dans le secteur. Les entreprises qui s’appuient encore sur des technologies traditionnelles doivent maintenant justifier leur choix face à un concurrent qui semble avancer avec audace. La confiance croissante des consommateurs envers les technologies intelligentes et adaptatives souligne une tendance inquiétante pour celles qui ne s’alignent pas rapidement avec cette vision.
Les défis à surmonter pour Xpeng
Pour autant, ce virage audacieux amène son lot de défis. Xpeng devra démontrer que son système est capable de rivaliser en matière de sécurité et de fiabilité avec les technologies éprouvées telles que le lidar. Comme toujours, la question de la confiance reste primordiale : comment convaincre les consommateurs que leur approche est non seulement viable, mais qu’elle est aussi la voie d’avenir ? Les premiers résultats sur la route, les retours d’expérience des utilisateurs, et des tests rigoureux seront tous cruciaux pour valider leurs avancées.
Un autre défi concerne la communication de cette vision novatrice. Établir une image de marque forte et une réputation de fiabilité s’avèrent être des éléments critiques pour attirer une clientèle de conducteurs enthousiastes et sceptiques. Pour Xpeng, il ne suffit pas de simplement déclarer que le lidar ne fait pas partie de leur présentation technologique; il faut établir des preuves concrètes que leur méthode est à la fois sécurisée et efficace.
Xpeng paie ainsi le prix d’une transition qui pourrait servir d’exemple dans l’industrie automobile mondiale, en naviguant entre innovation et tradition. C’est une bataille passionnante qui pourrait très bien déterminer l’avenir de la conduite autonome.